mercredi 2 mai 2007

Michel onfray lache Ségolène Royal


Michel Onfray, le fameux philosophe, rendu célèbre lors de sa discussion avec Nicolas Sarkozy au sujet de la génétique, lache Ségolène Royal.

Comment un soutien de l'extrême gauche peut-il ne pas soutenir la candidate de la gauche face à Nicolas Sarkozy : Michel Onfray s'explique...

Voici les bons moments:


Royal, le meilleur atout de Sarkozy.

Royal, le meilleur atout de Sarkozy.
Lundi 30 avril.


Seule la droite croit Ségolène Royal de gauche. Et encore : elle dit qu’elle le croit, mais, pour ma part, je ne le pense pas.

Cette fausse héritière de Mai, véritable fille du pompidolisme ou du giscardisme formaté par Science Po et l’Ecole Nationale d’Administration, n’a pas d’idées, pas de programme. Son fantasme autoritaire et disciplinaire est mal dissimulé par le sourire et les tailleurs de sa féminitude. Elle ne défend pas une vision de la France, de l’Europe ou du Monde, mais une vision de petite-bourgeoise. Elle se sert du socialisme comme d’un escabeau pour réaliser son rêve de revanche personnelle. La misère du monde l’intéresse beaucoup moins que sa propre misère existentielle que prouvent ses errances qui font peine à voir…
Je ne veux pas voter pour la démocratie participative qui annonce qu’on vise la présidence de la République, mais qu’on ne sait pas ce que souhaitent les français, à quoi ressemble leur misère, ce que sont leurs souffrances, leurs quotidiens précaires et malheureux, et qu’on a besoin de faire une vaste enquête d’opinion, un immense sondage au niveau de toute la nation, pour connaître un tant soit peu le pays et un peuple auquel on va demander ses suffrages.
Je ne veux pas voter pour l’ordre juste, car la justice suffit bien, quand on est de gauche, sans qu’on aie besoin d’en référer à l’ordre, un classique de la pensée de droite qui n’a que ce mot à la bouche, et qui ne débite que des variations sur ce thème : sécurité, autorité, discipline, loi, règlements et qui ignore même jusqu’au mot justice, sauf quand il s’agit du ministère du même nom et dont elle se sert pour rendre une justice de classe – sévère pour les petits, clémente pour les puissants.
Je ne veux pas voter pour les maisons de correction ou de redressement avec encadrement militaire des jeunes en rupture de ban, une proposition qui réjouit la France disciplinaire qui traite les problèmes de misère par la solution du Panoptique libéral en demandant aux uniformes, à la force, à la caserne, de régler le problème des incivilités, de la délinquance et des délits récidivistes chez les jeunes détruits par la machine capitaliste par du sport à haute dose, des marches forcées ou des défilés en rang.
Je ne veux pas voter pour un personnage qui, dans le désordre, mais la trilogie s’y trouve tout de même, défend le Travail – pardon « la valeur travail »…-, la Famille , la Patrie et affirme que si tout le monde va en chantant à l’usine, que les enfants sont nombreux, les couples soudés et les drapeaux bleu blanc rouge accrochés au balcon de l’appartement, tout sera pour le mieux dans le meilleur des mondes. Voilà, de fait, une dangereuse héritière des barricades de Mai 68, Sarkozy a raison…
Je ne veux pas voter pour une femme dont la féminitude est un argument, sinon le seul argument pour marquer sa différence. Je me moque qu’on soit juif ou noir, beur ou femme, ce qui, a priori, ne constitue ni une qualité, ni un défaut, sauf pour les sexistes et les racistes , ce que je ne suis pas et ce que je combats sous toutes ses formes. Y compris les formes inversées , car le sexiste pense que les femmes font moins bien de la politique que les hommes, le sexiste inversé, qui est un sexiste aussi, croit l’inverse et affirme que les femmes font mieux et autrement de la politique que les hommes. Quelle misère…
Je ne veux pas voter pour un individu qui, quand on l’interroge sur les propos de son concurrent à la présidence de la République concernant le caractère génétique de la pédophilie et de l’homosexualité, répond aux journalistes qui lui demandent sa position sur ce délicat sujet des parts en chacun de l’inné et de l’acquis, notamment sur les questions d’orientation sexuelle, qu’elle laisse les spécialistes répondre à la question. L’ancienne ministre qui était si prompte à régler ces questions là par voie disciplinaire préventive a oublié qu’elle eut jadis des convictions sur ce sujet.
Je ne peux pas voter pour une personne qui, concernant l’élargissement de l’Europe à la Turquie, affirme sans broncher que sa position sur ce sujet sera celle des français. Il suffira de faire un sondage… Elle qui fut une ardente militante du « oui » au traité européen n’aurait donc pas, là non plus, de vision, sinon d’idée toute simple sur l’entrée de ce pays dans une communauté sur laquelle, au minimum, un prétendant à la charge suprême de la république doit avoir quelque avis…
Je ne veux pas voter pour une militante du Parti Socialiste qui promet de s’affranchir des éléphants, revendique le droit d’inventaire, annonce qu’elle va casser la baraque socialiste, qu’on va voir ce qu’on va voir, et qui réprimande les caciques de la rue de Solferino parce qu’ils ne la soutiennent pas assez, trop peu, mal, avec un réel manque de conviction , qui veut Jospin à la télévision pour chanter ses louanges, Lang pour s’occuper de sa campagne, Bianco, l’ancien porteur d’eau de Mitterrand, comme conseiller, mais aussi Chevènement avec elle, DSK également, sans oublier Montebourg, autrement dit la vieille marmite dans laquelle on nous promettait une nouvelle soupe.
Je ne veux pas voter, donc, pour un fossoyeur de ce qui restait de gauche chez les socialistes. J’aurais pu mettre mon mouchoir sur la démocratie participative, l’ordre juste, l’encadrement militaire, la trilogie vichyste, la féminitude, la carte scolaire, la réelle nature de la pédophilie, l’entrée de la Turquie dans l’Europe, la valse hésitation avec l’appareil vermoulu du PS, les drapeaux pavoisés et la Marseillaise en chœur, l’ancien éloge du blairisme, ce qui, convenons en, fait beaucoup pour une seule personne dite de gauche, mais pas la danse du ventre effectuée ces derniers temps devant François Bayrou pour récupérer ses électeurs, et ce sans la moindre vergogne, avec le talent le plus naturel pour vendre ses charmes au plus offrant.

intégralité :

http://michelonfray.blogs.nouvelobs.com/

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